Le Rugby

L’école de la vie

Sur cette île immense

où les enfants naissent et grandissent dans des conditions très précaires, il serait facile de se laisser aller au fatalisme. Mais rien de tel, les Malgaches ne cèdent en rien au désespoir. La preuve : ce sont des fanas de rugby, au moins autant que dans le Sud-Ouest français.

Importé par la colonisation française au 19è, le rugby a séduit d’emblée les Malgaches, solides gaillards peu impressionnés par la rudesse de ce sport.
La passion est immédiate, et les clubs se mettent à pulluler rapidement. La capitale de 1.6 millions d’habitants compte ainsi 161 clubs de rubgy, et le pays 40 000 licenciés, sans compter les joueurs du dimanche !

Manipuler un ballon ovale

, savoir faire des passes est notamment dans les quartiers très pauvres une promesse de promotion sociale, le Graal étant de devenir un membre des Makis, l’équipe nationale.

C’est donc sur ce terreau fertile que Jeff et l’équipe de Pachamama ont planté les premières graines de leur projet. Offrir des sessions encadrées avec attention à ces enfants convaincus par l’Ovalie était une évidence. Ainsi qu’une manière certaine de leur faire découvrir toutes les valeurs véhiculées par ce sport, pour les faire grandir en hommes et femmes honnêtes et droits.

Solidarité, courage, humilité, respect, dépassement de soi, joie de vivre, épanouissement : le rugby a tout bon. Également vecteur de lien social et facteur d’apaisement social, le sport au ballon ovale s’est développé au sein de Pachamama dans un but bien précis : répondre à des objectifs de prévention, d’insertion et d’éducation.

Avec aujourd’hui plus de 300 enfants de 6 à 18 ans qui se pressent sur le terrain aménagé à Antananarivo, Pachamama tient son pari d’offrir plus que des passes de rugby : les enfants sont encadrés par 11 éducateurs, formés par Ismaël Santoni, ancien capitaine des Makis passé par le centre de Marcoussis, bénéficient d’un repas après chaque entraînement, ont accès à une bibliothèque, vont à l’école et suivent des cours sur l’hygiène et la nutrition.
L’ambition des volontaires ne connaît aucune limite, tout autant que le sport, par essence universel.